Share buybacks et dividendes

 

Un communiqué de presse récent de S&P Dow Jones Indices, relayé par plusieurs media et commentateurs financiers, indiquait un nouveau volume record de ‘share buybacks’ au premier trimestre 2018.  Pour rappel, les share buybacks sont des rachats d’actions d’une société cotée effectuées par cette même société. Tout comme les dividendes, il s’agit d’une redistribution des bénéfices aux actionnaires.

Dans le cas de figure du marché américain, le fameux S&P500, ces opérations ont pris des proportions gargantuesques qui dépassent le record précédent du … 3ème trimestre 2007, une marque qui ne laissera certainement personne indifférent.

Conditions de financement extraordinaires, allègements fiscaux, guidance publique, incitations financières et champagne boursier : ce billet parcourt la mécanique des  buybacks pour tenter de mieux cerner leurs conséquences.

Nos propositions se trouvent en fin de billet.


Valorisation du S&P500

Dans ‘Buyback bonanza’, Ed Yardeni commente à son tour l’évolution des share buybacks par les sociétés du S&P500, mais en insistant très justement sur ses effets de valorisation et d’incitation. Que l’on ne s’y trompe pas, les décisions de rachat d’actions sont un reflet fidèle des conditions publiques particulières de ces dernières années. Yardeni a raison d’insister sur les incitations de business qu’elles génèrent:
(nous surlignons)

I’ve often argued during the current bull market that the Fed’s Stock Valuation Model makes more sense to explain corporate buyback decisions than it does to explain investors’ stocks-vs-bonds asset allocation decisions. As I explain in Chapter 14 of Predicting the Markets:

 

Corporate finance managers have a big incentive to buy back their companies’ shares when the forward earnings of their corporations exceeds the after-tax cost of borrowing funds in the bond market. Using the pretax corporate bond yield composite overstates the after-tax cost of money borrowed in the bond market. The spread between the forward earnings yield and the pretax cost of funds did widen after 2004 and remained wide well into the next decade. Obviously, it did the same on an after-tax basis. … The bottom line is that as corporate managers have increased their buyback activities, their version of the Fed’s Model has probably had more weight in the valuation of stocks. In theory, this means that valuation should be determined by the corporate version of the model.

Source: Dr. Ed’s Blog, blog.yardeni.com

 

Sans oublier les dividendes bien-sûr, une manière plus classique de rémunérer les actionnaires :

Since the start of the bull market during Q1-2009, buybacks have totaled $4.1 trillion, while dividends totaled $2.8 trillion. The grand total has been $6.9 trillion, so far!

Près de 7 mille milliards de dollars !

Les buybacks ne sont pas neutres en matières de valorisation, à vos calculettes ! Le consensus estime un bénéfice par action prospectif d’env. 170 USD pour le S&P au Q2.18. Multipliez par vos attentes de PE préférées  – entre 14 et 18 – et vous obtiendrez un niveau cible pour la fin de l’année. C’est précisément ce que propose Yardeni de manière un peu provocatrice:

The bears can continue growling about a potential trade war. Meanwhile, the bulls are taking a break and grazing on share buybacks and record corporate earnings. S&P 500 forward earnings rose to $168.56 per share during the 6/21 week, rapidly approaching my $170 target for year-end. Barring a trade war, that number should easily be achieved. Now multiply it by forward P/Es of 14, 16, and 18 to get the year-end S&P 500 potential levels of 2390, 2720, or 3060. Take your pick. I pick 3100. Again, that’s barring a trade war.

 

3100 à la fin de l’année, soit près de 15% de hausse par rapport aux niveaux actuels …

 

America first

Laissons un instant la bataille entre bulls et bears de côté pour nous concentrer sur ce qui ressemble à un paradoxe dans l’argumentaire de Yardeni.

Le mandat populaire qui se trouve à l’origine de l’ “America first ” et de ses menaces de guerres commerciales – ce blog parle plutôt de tensions sociales – prend largement racine dans ces 7 mille milliards de dollars distribués aux actionnaires depuis la crise financière.

Pour une raison imparable:  la grande majorité des américains n’en perçoivent tout simplement pas la couleur

 

Money for nothing ?

 

Jacques Raemy

 

Un blog sur la finance

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