Etats-Unis, Angleterre, Italie : les tensions sociales occupent à nouveau le devant de la scène.

Elles nous intéressent autant pour le portrait sans complexe qu’elles dressent de la situation économique que les effets macro-financiers qu’elles induisent. Laissés pour compte par des politiques économiques et sociales dont ils ne perçoivent pas la couleur, directement impactés par leurs effets collatéraux, les électeurs-consommateurs formulent à présent des intentions de vote capables de contrecarrer plusieurs années de mesures non-conventionnelles.

Les lecteurs de ce blog ne seront pas surpris de retrouver, logées au coeur des tensions sociales, des formes connues de crédit macro-économique : globalisation, commerce international, libre-échange, pétrole, … , autant de leviers économiques auxquels s’opposent des mesures protectionnistes d’un autre temps.

Que faire là-contre?
Rien, précisément, si ce n’est repenser le crédit et sa distribution.

A lui seul, l’instant présent semble condenser tout ce qui précède. Qu’elles soient liées à des votations ou la conséquence de gouvernements fraîchement élus, les tensions sociales bourgeonnent simultanément de par le monde: Etats-Unis, Angleterre et Italie vivent par exemple un printemps politique plutôt mouvementé.

Jugez plutôt :

  • En menaçant de taxer des importations qualifiées de ‘stratégiques’, l’administration Trump n’a pas fait mystère qu’elle cherchait à honorer une promesse centrale de son programme électoral. L’annonce intervient d’ailleurs quelques jours après qu’elle ait tracé les lignes directrices de sa nouvelle campagne présidentielle.
  • En Angleterre, des tensions manifestes sont venues figer les négociations du Brexit. Malmené par l’opinion, le gouvernement de Mme May cherche à maintenir son pouvoir.
  • Dans le même temps les partis populistes taliens, aussi peu probables soient-ils, parviennent à transformer l’indifférence ambiante en véritables intentions de vote.

 

La causalité de ces événements retient une nouvelle fois notre attention. Ce sont bien des ‘incitations électorales’ qui rendent les politiques économiques du moment aussi peu prévisibles. Désireux de satisfaire leurs clients-électeurs, les politiques de ruptures n’hésitent plus une seconde à jouer avec le feu en adoptant des mesures contre-productives. La question de fond, en définitive, est celle des raisons qui poussent leur électorat, jusque-là acquis à la cause de l‘ouverture, à privilégier celle du ‘mon pays en premier’. Pavées de bonnes intentions, les politiques économiques n’ont pas perçu le décalage qui existe entre agrégats macroéconomiques et réalité quotidienne. Le message, les pays en question le clament haut et fort, est que la croissance vécue n’a rien à voir avec celle des indicateurs avancés.

Et pour cause : une politique de croissance axée sur le crédit privilégie automatiquement les agents qui y ont accès. L’extraordinaire concentration de richesse qui a caractérisé l’endettement économique avant et après la crise financière est une conséquence directe des conditions financières particulières qui ont caractérisé ces périodes.

Les tensions sociales ne font qu’accélérer leur normalisation.

 

Jacques Raemy

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