Un article paru dans la rubrique fintech du Financial Times m’avait inspiré ce billet d’humeur en son temps. A la demande de plusieurs d’entre vous le voici sur ce blog.

Il décrit l’évolution imaginaire de la société ‘FinCoin’, croquée ci-dessous à l’aide de quelques communiqués de presse tout aussi fictifs.

Un clin d’œil sans prétention aux leviers financiers du moment: une fintech qui devient banque, le décollage vertical du bitcoin et, cela ne changera décidément jamais, l’air pulsé de l’imperturbable ‘marketing guy’.

Les trois étant d’ailleurs probablement liés en ces heures d’hyperventilation boursière, même si votre ‘marketing guy’ préféré vous en en parlera bien mieux que moi …

 


 

Communiqués de presse fictifs de la start-up FinCoin
[avec la voix off de son imperturbable marketing guy] :

  1. Nous sommes heureux de vous présenter FinCoin.
    Nous sommes : différents, meilleurs, swipe, moins chers, carbon-free, client-centric, éthiques, veloelectrics, geeks …
    [en 3 mots: unique, selling, proposition]
  1. Chers clients, nous sommes autoportants : merci pour votre confiance, vous êtes formidables ! [tiens, pour une fois le marketing guy dit vrai ]
  1. Le succès [fulgurant] de nos affaires [dixit le marketing guy] implique une réévaluation de notre politique tarifaire conforme à la pratique du marché [bye bye veloelectric, hello tesla]

 

La suite de l’aventure FinCoin comporte plusieurs options, toujours dans la même veine :

  1. La pression de l’environnement réglementaire incite FinCoin à renforcer sa franchise : un rapprochement avec la banque XYZ offrira des synergies synonymes d’excellence [ah oui, et aussi d’une petite hausse de prix, toute petite …]
  1. Le succès de notre introduction en bourse marque une nouvelle étape dans la relation de confiance privilégiée que nous entretenons avec nos clients [et dans l’appréciation du cours de nos actions, terrific !]
  1. Nous sommes malheureusement dans l’obligation de nous séparer de x collaborateurs [leur attitude n’était hélas plus conforme à la nouvelle politique d’ XYZ-FinCoin]
  1. Nous sommes heureux d’annoncer la promotion de [marketing guy] au poste de ceopresidentdirecteurgeneraljedimaîtredumonde de FinCoin.org, la célèbre fondation caritative du groupe XYZ-FinCoin qui milite pour le droit à l’éducation, la démocratie pour tous, le respect des peuples et la paix dans le monde [enfin, surtout si ça fait monter le prix du pétrole]

 

Pffeew, heureusement que ce n’est que de la fiction …

Jacques

 

2 Comments
  1. Author
    Jacques 4 years ago

    Jemima Kelly du Financial Times s’intéresse également au ‘contenu’ de l’industrie fintech:
    Is the fintech bubble bursting?” s’interroge-t-elle.

    Cet indicateur compilé par la société ‘The Disruption House’ estime le nombre de start-ups fondées depuis les années 2000:

    Au-delà de la méthodologie retenue, l’article s’intéresse aux probables motifs de ce déclin, au rang desquels, naturellement, l’appétit de l’industrie bancaire pour des solutions innovantes. L’article cite notamment les démarches de Royal Bank of Scotland (Bó) ou Deutsche Bank (Yunar).

    L’occasion de faire un beau clin d’oeil – merci J. Kelly! – à l’ingéniosité du ‘marketing guy’ et son art du branding :

    “If you wondered what on earth “Bó” means, it apparently is Danish for “to live well”. Of course, it makes sense for the Royal Bank of Scotland to use a Danish word because, well, never mind. Deutsche Bank, similarly, last year launched a digital banking app called “Yunar”, which means “desire” in, um, Celtic. Fintech: it’s all substance.”

    Sans oublier son irrésistible ascension au sein de l’entreprise.

    Ne manque plus que l’emballage environnemental, social et de gouvernance pour compléter cette image décidément bien prévisible.

    C’est promis: rien que de la substance …

  2. Author
    Jacques 4 years ago

    Finews met le doigt sur les communiqués 3 et 4 de ce vieux billet d’humeur.

    A la différence près qu’il ne s’agit plus d’une communication fictive, mais bien de l’évolution bancaire de Revolut, le champion toutes catégories de la fintech.

    A en croire la hausse de ses marges et tarifs, le temps des idéaux semble bien révolu.

    Evidemment, cela n’a strictement rien à voir avec la pandémie …

    Du site finews.com, Revolut: A Normal Bank – Unfortunately

    Revolut has announced the introduction of fees for free account users. This will anger customers and is a perfect example of how to botch an opportunity.

    «We’ve been talking with thousands of you about how we can help you get even more from your money,» was the introductory statement. The remainder of the letter was devoted to how Revolut was going to make more money from serving its clients.

    So to introduce fees for a service that has been advertised as free of charge, is more than just a little ironic. It smacks more of how you’d expect a normal bank to behave and not a fintech. At least if you held a similar view of banks as the founder of Revolut, who had launched his company precisely because of such actions.

    It is also poignant at what point of time the company has chosen to announce the changes. Revolut, which has been typically bullish about its performance, seems to have been forced to raise the fees because of a drop in revenues during the pandemic lockdown.

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