Pour certains elle est un mal nécessaire, pour d’autres une raison d’être, pour les derniers enfin un de ces concepts avec lesquels il faut, comme la durabilité à laquelle on l’associe souvent, tout simplement composer. Je veux parler de la gouvernance : le fait que les intérêts des parties prenantes soient alignés, que les responsabilités soient assumées, que les risques soient gérés honnêtement et de manière transparente, que le pouvoir soit réparti de manière judicieuse, etc …
A bien y regarder, la gouvernance est un peu l’ADN de toute activité sociale. Bien planifiée, comprise et gérée, elle est gage d’équilibre et de pérennité. Négligée, mal cernée ou tout simplement pas appliquée, elle provoque des dommages matériels qui se retournent systématiquement contre les objectifs recherchés.
Avec fracas.
C’est précisément ce qui se passe pour les politiques publiques auxquelles cette note s’intéresse. Plus précisément à l’absence de garde-fous dont elles ont bénéficié depuis la crise financière. Au-delà de leurs aspects techniques, nous pensons que l’hyperinflation de mesures publiques mises en œuvre depuis la crise financière répond à diverses lacunes de gouvernance pourtant simples à appréhender : concentration de pouvoir, effet tour d’ivoire, ou pire encore, l’instrumentalisation des moyens de contrôle en tant que nouvel outil de politique.
Jeu dangereux: livrées à elles-mêmes, les politiques publiques ont aujourd’hui atteint des niveaux qui, à eux seuls représentent de nouveaux risques pour le système économique et financier.
Comment a-t-on pu en arriver là ? Bien plus qu’une erreur de modèle qu’il serait trop facile de critiquer après-coup, les lacunes qui précèdent relèvent d’une vraie responsabilité de politique économique.
Responsabilité dont il est question dans les prochains billets.
Jacques
